Le Madison Square Garden a ouvert ses portes en 1968. Ses sièges ont été rénovés, ses écrans remplacés et ses points de ventes modernisés. Pourtant, le bâtiment lui-même reste en grande partie le même. Les couloirs sont toujours aussi étroits, les entrées sont toujours au même endroit et les sorties débouchent toujours sur les mêmes rues environnantes. Mais les personnes qui circulent dans ces espaces sont complètement différentes.
Si vous modélisiez les mouvements de foule d'il y a trente ans et que vous les compariez à ceux d'aujourd'hui, les résultats seraient méconnaissables. Le lieu n'a pas bougé. La foule, oui.
Dans notre prochain webinaire, nous illustrerons cela à l'aide d'une simulation. Avant d'en arriver là, il est utile de comprendre ce qui explique cette différence.
Les fondements de la simulation piétonne
La modélisation des foules a débuté dans les années 1970 avec les travaux de John Fruin, dont le livre Pedestrian Planning and Design a défini la manière dont les architectes et les ingénieurs comprenaient les déplacements des personnes. Les formules de Fruin reliaient la densité, la vitesse et le flux, et sa célèbre « ellipse du corps humain » aidait les concepteurs à estimer l'espace réellement occupé par une personne lorsqu'elle marche. Ces principes constituent encore aujourd'hui la base de nombreux outils de simulation, notamment MassMotion, la technologie de simulation de foule utilisée par SimWell.
Mais le monde de Fruin était différent. Il a modélisé les piétons avant l'apparition des smartphones, des contrôles de sacs et des zones de covoiturage. Les lois physiques du mouvement restent les mêmes. Les comportements qui les déterminent ont complètement changé.
Des lignes droites aux écrans
Le plus grand changement dans la dynamique des piétons est venu des petits écrans que nous tenons dans nos mains. De nombreuses études montrent que l'utilisation du téléphone modifie la façon dont les gens marchent. Les piétons distraits se déplacent environ 10 à 20 % plus lentement et s'éloignent davantage des chemins centraux. Ils s'arrêtent également plus brusquement pour consulter leurs messages, prendre des photos ou se réorienter.
Pris isolément, ces changements semblent mineurs. Dans une foule dense, ils s'amplifient rapidement. Quelques personnes qui ralentissent peuvent avoir un effet domino sur des centaines d'autres, créant des blocages temporaires qui n'auraient jamais existé au cours des décennies précédentes. Le modèle de Fruin a permis de saisir un flux prévisible dans des conditions idéales, mais les foules modernes ne se déplacent plus de cette manière. Tout modèle réaliste doit désormais tenir compte des interruptions et du caractère aléatoire des comportements créés par les appareils mobiles.
La sécurité fait désormais partie du parcours
Les événements modernes ne commencent pas à la porte. Ils commencent à la ligne de sécurité.
Les contrôles de sécurité sont devenus une variable permanente dans la dynamique des foules, qui modifie fondamentalement la manière et le moment où les gens rejoignent leurs places. La sécurité des événements est désormais un secteur de 12 milliards de dollars, et même les systèmes efficaces introduisent de nouvelles frictions. Chaque point de contrôle modifie le rythme d'arrivée et redistribue la congestion sur le site.
Les fans s'attendent désormais à faire la queue, mais ces files d'attente se forment souvent dans des espaces qui n'ont jamais été conçus pour des attentes prolongées. Pour modéliser ce processus avec précision, les planificateurs doivent non seulement saisir la façon dont les gens se déplacent, mais aussi la façon dont ils s'arrêtent et combien de temps ils restent sur place.
L'essor de la foule en bordure de rue
Les modes d'arrivée ont également changé.
Autrefois, le stationnement dictait la façon dont les gens entraient dans un lieu. Aujourd'hui, beaucoup arrivent en covoiturage ou dans des zones de dépôt regroupées le long du trottoir. Ce changement crée de nouvelles intersections entre les voitures, les scooters et les piétons, souvent à quelques pas de l'entrée. Des études montrent que les piétons ralentissent de 5 à 10 % dans les zones de covoiturage, ce qui ajoute des frictions juste à l'extérieur des entrées.
Les modèles traditionnels de flux piétonniers supposaient des arrivées importantes et synchronisées depuis les transports publics ou les stationnements. Les arrivées en covoiturage sont l'opposé : il s'agit de flux plus petits et continus qui atteignent leur pic à des moments différents et créent des pics inattendus près des points de ramassage après un événement.
Les foules partent également différemment. Auparavant, les gens se rendaient directement à leur voiture ou au train. Aujourd'hui, ils attendent : les chauffeurs, leurs amis et la disponibilité des places de stationnement. Ces minutes supplémentaires d'attente maintiennent les places, les couloirs et les trottoirs occupés longtemps après la fin de l'événement, modifiant ainsi le moment et le lieu où apparaissent les embouteillages. Pour la plupart des sites, la gestion des places de stationnement est désormais aussi importante que la conception des entrées. Le trottoir est devenu la nouvelle porte d'entrée.
Revisiter le modèle 2019
En 2019, André Jacques, directeur technique de SimWell, a élaboré un modèle de foule à partir des paramètres standard qui définissaient alors la conception piétonne : courbes d'arrivée, capacité, densité et flux. Ce modèle reflétait les hypothèses utilisées par les urbanistes avant que les téléphones, les contrôles de sécurité et les zones de covoiturage ne commencent à remodeler les déplacements des personnes.
Pour ce webinaire, nous avons demandé à André de recréer ce scénario à l'aide des données comportementales actuelles. Le logiciel a toujours été capable de saisir ces dynamiques, mais elles n'étaient pas encore les principaux moteurs du comportement des foules. Aujourd'hui, elles le sont.
André a appliqué les mêmes principes et données de modélisation, en les mettant à jour pour tenir compte des variables modernes telles que la distraction due aux téléphones, les retards aux points de contrôle et le temps d'attente sur le trottoir. Le résultat révèle comment les schémas de déplacement des foules changent lorsque le comportement humain évolue, même si les paramètres physiques restent les mêmes.
Au cours de la session, André expliquera comment il a mis à jour le modèle dans MassMotion, ce qu'il a appris au cours du processus et comment vous pouvez appliquer la même approche à vos propres projets. Les différences sont mesurables, visibles et immédiates.
Le lieu n'a pas bougé. La foule, oui.
L'architecture évolue lentement. Le comportement évolue à chaque saison.
Ces dernières années ont changé la façon dont les gens se déplacent dans des espaces familiers, et ces changements définissent désormais la manière dont les planificateurs doivent réfléchir à la sécurité, à la fluidité et à la préparation de la conception.
La simulation met en évidence ces différences. Elle nous permet de tester le comportement des mêmes paramètres dans le cadre de comportements modernes et de voir exactement où apparaissent les frictions, les retards ou les opportunités.
Rejoignez-nous pour « Repenser le trafic événementiel : simulation moderne des foules avec MassMotion ».
Vous verrez comment de petits changements de comportement s'additionnent pour créer des différences mesurables dans la circulation des foules et vous apprendrez à les modéliser vous-même avec MassMotion.
